Le tableau blanc interactif (TBI)

Grand-Charmont (25) : Élève, au tableau ! Chouette !

Est républicain du 30 août 2012

À Grand-Charmont, toutes les classes primaires sont équipées de tableaux numériques.

«Depuis plus de vingt ans, je me disais tous les soirs ‘Si seulement, le tableau noir pouvait s’effacer en appuyant sur un bouton !’ ». L’an passé, après de nombreuses années d’enseignement avec la craie et le chiffon, le vœu de Philippe Jeanningros, instituteur en CP, a été exaucé : sa classe a été équipée d’un TBI, soit un tableau numérique interactif.

Fait exceptionnel : tous ses collègues des quinze classes (soit trois écoles primaires) de Grand-Charmont ont eux aussi eu droit à cet équipement. « Question d’équité » résume Jean-Paul Munnier, adjoint aux affaires scolaires. « Nous voulions que tous les enfants soient pareillement traités ».

Ludique, pas magique

Côté mairie, qui a effectué un premier bilan de ce très lourd investissement (ci-contre), le jeu en vaut bien la chandelle. Côté enseignants, même si certains se servent plus que d’autres du TBI, il y a aussi une certaine unanimité. Relié à un ordinateur, équipé d’un rétroprojecteur, le TBI permet d’abord de préparer et d’enregistrer ces cours à l’avance et de « les présenter de manière élégante ». De la météo du matin aux exercices mathématiques en passant par les modèles d’écriture, Philippe Jeanningros, qui travaille à l’école Daniel-Jeanney, avoue se servir du TBI toute la journée. « On peut revenir à tout moment à ce qu’on a fait un peu plus tôt dans la journée. On peut aussi corriger immédiatement », explique-t-il. « Au mois de juin, je pouvais aussi accéder en un clic à tout le travail réalisé dans l’année ». Image, son et geste sont, sur ce tableau blanc, simultanés.

Pour l’enseignant, qui peut aussi travailler depuis chez lui et de se mettre en réseau, le TBI, c’est d’abord un gain de temps, une efficacité accrue. Un élève s’interroge sur ce qu’est le fenouil ? Le TBI étant connecté à Internet, une simple manipulation suffit à obtenir une photo de ce légume, et à la copier-coller si besoin. Plus rapide et moins fastidieux, avec vingt enfants de six ans, que de prendre un dictionnaire !

« Il y a des possibilités infinies, aussi bien en terme d’outils que de logiciels », résume Philippe Jeanningros. « Je pense qu’on va les découvrir petit à petit ». Les utilisations, selon les niveaux, sont aussi différentes : pour le cycle 3 (CE2, CM1 et cm²), le TBI peut ainsi être très utile pour la cartographie ou la recherche de données.

Mais quelque soit leur niveau, une chose est sûre : les élèves, tous de la génération console de jeux, adorent. « Ils sont plus attentifs car captivés par l’écran », souligne Jean-Paul Munnier. « Quand ils viennent au tableau, ils ont des facilités à créer des objets, des formes », ajoute Philippe Jeanningros.

Mais attention, aussi utile soit-il, le TBI n’est jamais qu’un outil : « Plus efficace, plus élégant, plus rapide, plus ludique mais sans rien de magique ! ». Eh, oui, le travail, il n’y a que ça de vrai !

Sophie DOUGNAC

Apports pédagogiques du TBI

L’interactivité

L’intérêt majeur du TBI est de favoriser l’interactivité entre professeur et élèves. Cet outil suscite la curiosité et l’intérêt des enfants, et rend les enseignements plus ludiques et stimulants. Aucune étude n’a prouvé qu’il puisse avoir un impact sur les résultats scolaires, mais le bénéfice est certain sur l’attention et la concentration des élèves. De plus la plupart des enseignants qui l’utilisent ressentent eux-mêmes un regain de motivation, une envie de s’investir encore davantage dans leur travail. L’interactivité est vraiment ce qui fait tout l’apport du TBI et il est essentiel d’exploiter au maximum cette dimension. Utilisé comme un simple support de présentation, le TBI perd tout son intérêt et mieux vaut alors se contenter d’un vidéoprojecteur relié à l’ordinateur.

TBI : Un outil d’éducation quotidienne aux TICE

Le TBI peut être comparé à une sorte d’écran d’ordinateur géant, et permet donc d’intégrer naturellement les TICE au sein de la séance d’apprentissage. Les élèves se familiarisent ainsi au jour le jour à l’environnement informatique, à l’utilisation d’un traitement de texte, à la recherche sur Internet.

La facilitation du travail collectif

Le TBI offre une large surface de projection visible par tous, et sur laquelle chacun peut intervenir. Cela permet de placer toute la classe dans la même situation d’apprentissage, en étant sûr que tous les élèves visualisent exactement la même chose, et avec une attention certainement plus forte que devant un manuel ou une photocopie. Cela permet de développer de nombreuses possibilités de travaux en communs : rédaction collective d’un texte, découverte des pages préalablement numérisées d’un album, navigation sur Internet… Sans le TBI ce type d’expériences serait impossible, ou du moins beaucoup plus difficile à mettre en œuvre.